Gaston Laroche

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On les nommait des étrangers…

(Les immigrés dans la Résistance)

Paris: Éditeurs français réunis, 1965. — 477 p.

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LES DÉTACHEMENTS ÉTRANGERS AU COMBAT

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L’AIDE DES RUSSES IMMIGRÉS

En septembre 1943 est créée la plus importante organisation de russes émigrés, l'Union des patriotes russes. Ses dirigeants pour la plupart ont pris une position antifasciste bien avant la guerre et bon nombre d’entre eux ont combattu dans les Brigades Internationales en Espagne. Tels Georges CHIBANOV, Alexis KOTCHETKOV J. TROIAN, N. ROLLER[.] Cette organisation fait partie de la M. O. I. et réussit à grouper dans le mouvement plusieurs autres camarades qui, après avoir été emprisonnés dans les camps de Guers, d’Argelès, de Rivesaltes à leur retour d’Espagne, avaient été livrés par Pétain aux Allemands pour le travail forcé. A leur retour en France en permission, ils se sont immédiatement mis à la disposition de la résistance russe. C’est le cas pour P. P. PELIOLCHINE, T. MIDHENEVITCH, B. L. JOURAVLEV, D. G. SMIRIAGUINE[,] N. S. KATCHEVA.

D’autres patriotes russes viennent également renforcer le travail clandestin, parmi eux M. M. BRENDSTED, J. A. CHIKHMATOV, G. KLEMENIUK, B. ZIKKERT, L. A. SAVITZHI, D.M. ODINOTS, A. P. POKOLITOV, P. LISSITZINE, A. K. PALÉOLOGUE.

Ce groupe édite un journal Le patriote russe, et des tracts. Les Russes immigrés sont utilisés comme agents de liaison avec les prisonniers de guerre soviétiques et dans l’organisation de détachements. Ils servent d’interprètes, de guides, pour les Soviétiques et les mettent souvent en rapport avec les résistants français. Ils organisent des secours en logements et en vêtements. Souvent l’esprit patriotique de l’immigration est mis à l’épreuve avec succès, ce qui permet de sauver bon nombre de Soviétiques qui s’évadent des camps nazis et des unités armées. Les dirigeants du secteur « patriotes russes » sont : G. CHIBANOV, A. N. KOTCHETKOV, N. S. KATCHEVA, K. A. SIKATICHENSKI, J. TROJAN. Ce dernier est envoyé dans l’est pour organiser les détachements de partisans soviétiques et trouve la mort au cours de son arrestation par les hitlériens.

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A Paris, en décembre 1943, se constitue un Comité Central des Prisonniers de Guerre soviétiques (C.C.P.G.S.) dans lequel entrent comme membres dirigeants : Mark SLOBODINSKI, Vassili TASKINE et Nikolaï SKRIPAI. Leur sont adjoints par la suite : Vassili PORIK et Nik SMARTCHEVSKY. Des instructeurs sont mis à leur disposition, recrutés parmi les communistes anciens combattants des Brigades Internationales, connaissant le français : A. N. KOTCHEKOV, K. SIKOTCHINSKY, Yvan TROJAN, Pierre LISSITZINE. Le responsable des cadres est Georges CHIBANOV.

Le C.C. des P.C.S., contribue à créer des détachements de partisans, à développer la propagande à l‘intérieur des camps civils et militaires, à éditer le journal Le patriote soviétique et de nombreux appels, à diriger constamment la lutte des partisans soviétiques et joue le rôle d'un centre politique et militaire pour la conduite du combat des patriotes soviétiques en France contre les occupants hitlériens. Au moment de l'insurrection nationale les membres du C.C. des P.G.S. sont délégués dans les divers départements pour mettre à la disposition des F.T.P.F. les détachements soviétiques pour la lutte jusqu'à la victoire. Sans conteste, le Comité Central des P.G.S. fut l'initiateur, l'organisateur et le guide des Soviétiques qui combattirent en France. En janvier 1944 le Comité Central des P.G.S. contrôlait plus de vingt comités militaires des camps.

Une des premières tâches du Comité Central des P.G.S. fut de rechercher ceux qui, évadés individuellement, étaient cachés dans les familles françaises pour les diriger vers les détachements de partisans.

De janvier à février 1944, 150 hommes étaient versés dans les groupes de partisans du nord et de l'est.

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